Comm. Apocalypse

Extrait du p. MD Philippe: être agneau

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Etre l’agneau pour nos frères

Dans la mesure où l’Esprit Saint nous fait vivre en vérité notre sacerdoce royal de fidèles, d’enfants du Père, nous devons être pour nos frères l’agneau, celui qui offre sa vie par amour pour Jésus, pour le Père et pour celui que Dieu a mis tout proche de nous, qui est pour nous l’envoyé du Christ. Celui-là, nous devons le prendre au plus intime de notre cœur, comme Jésus lui-même prend Marie — et nous prend nous-mêmes — au plus intime de son cœur blessé. Comprenons aussi que Marie elle-même prend chacun d’entre nous dans son cœur compatissant et glorieux pour nous mettre dans la plus grande unité possible avec Jésus, l’Agneau égorgé.

Père Marie-Dominique Philippe, Conférence AFC, 1991

Extrait du p. MD Philippe: l’Agneau et la Femme

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L’Agneau et la Femme

Le sacerdoce royal des fidèles est lié en premier lieu au mystère de l’Agneau, et ce sacerdoce royal des fidèles prend toute sa signification dans la vie religieuse. C’est là que l’on voit le lien entre la vie religieuse et le sacerdoce : le sacerdoce du Christ réclame l’holocauste de tout nous-mêmes, et la vie religieuse veut exprimer dans l’Eglise (communautairement ou dans la solitude), cette exigence de l’amour que tout chrétien doit vivre en esprit : les béatitudes évangéliques. Voilà le fruit le plus intérieur et le plus profond du sacerdoce du Christ, qui s’est réalisé en premier lieu pour Marie dans le mystère de la Compassion. Pourquoi le mystère de la Compassion existe-t-il ? Pour que Marie vive ce sacerdoce royal des fidèles comme le fruit premier du sacerdoce du Christ à travers et dans son mystère de Compassion, pour qu’elle soit avec Jésus entièrement et totalement offerte. C’est le lien entre l’Agneau et la Femme, un lien très grand qui nous fait entrer dans ce que le mystère de l’Eglise a de plus profond : Marie debout au pied de la Croix lorsque le mystère de l’Agneau immolé se réalise pour elle, pour Jean, pour toute l’Eglise.

Père Marie-Dominique Philippe, Conférence AFC, 1991

Extrait du p. MD Philippe: la prédestination à travers la Croix

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Prédestinés dans le mystère de la Croix

Nous sommes prédestinés en Jésus, c’est-à-dire que le regard du Père sur chacun de nous est le regard du Père sur son Fils bien-aimé, sur Jésus, sur le Verbe de Dieu. Comme il regarde Jésus, il nous regarde : il nous regarde dans le même regard. Nous sommes prédestinés à travers et dans le mystère de la Croix. C’est une prédestination d’amour, autrement dit c’est le regard d’amour du Père sur nous, son choix d’élection, son choix éternel. Nous sommes prédestinés, c’est-à-dire choisis, du choix même du Père sur Jésus à la Croix (et déjà quand Jésus est dans le sein de Marie durant l’attente de Noël). Nous sommes aimés du même amour, nous sommes l’objet du même choix, un choix substantiel d’amour. N’est-ce pas cela qui met fin aux larmes de Jean ? Le livre scellé, seul l’Agneau l’ouvre pour Jean et pour chacun d’entre nous : par Jésus immolé, nous sommes introduits au plus intime du mystère du Père.

Père Marie-Dominique Philippe, Conférence AFC, 1991

Extrait du p. MD Philippe: l’Agneau ouvre les sceaux

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L’Agneau reçoit pouvoir d’ouvrir les sceaux

Seul l’Agneau comme immolé, « comme égorgé », reçoit ce pouvoir d’ouvrir les sceaux. On entrevoit alors le pourquoi du mystère de l’Incarnation et de la grande attente des hommes, des vingt-quatre Vieillards « ayant chacun une cithare et des coupes d’or pleines de parfums, qui sont les prières des saints.

Et ils chantent un cantique nouveau, disant : ‘Tu es digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux, parce que tu as été égorgé, et que tu as acheté pour Dieu, par ton sang, des hommes de toute tribu, et langue, et peuple et nation, et tu as fait d’eux pour notre Dieu un royaume et des prêtres, et ils règneront sur la terre’ ».

C’est étonnant, cette médiation de l’Agneau. En effet c’est bien une médiation, et tout lui est remis, tout lui est confié, mais il est bien souligné que c’est à cause de la Croix — il est égorgé — et de la sagesse de la Croix que tout lui est confié, que tout lui est donné.

Père Marie-Dominique Philippe, Conférence AFC, 1991

Extrait du p. MD Philippe: l’Agneau et le livre scellé

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L’Agneau prend le livre

« Et il vint et il prit le livre de la main droite de Celui qui était assis sur le trône. Et lorsqu’il eut pris le livre, les quatre Vivants et les vingt-quatre Vieillards tombèrent devant l’Agneau, ayant chacun une cithare et des coupes d’or pleines de parfums, qui sont les prières des saints. »

Le sommet de toute la liturgie céleste, et donc de la liturgie tout court, c’est ce mystère de l’Agneau qui prend le livre et devant qui, à ce moment précis, les quatre Vivants tombent — ce qui veut dire que tout le mystère de l’Incarnation est ordonné à ce moment si important où le Père remet toute son autorité à l’Agneau. L’autorité du Père est symbolisée par ce livre où il y a les sept sceaux : chacun des sceaux exprime un aspect de l’autorité du Père, et les sept sceaux expriment la plénitude de l’autorité du Père.

Père Marie-Dominique Philippe, Conférence AFC, 1991

Extrait du p. MD Philippe: un Agneau debout

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Un Agneau debout, comme égorgé

« Et je vis, au milieu du trône [au milieu du trône : il n’est pas extérieur au trône] et des quatre Vivants, et au milieu des Vieillards, un Agneau debout, comme égorgé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés dans toute la terre. »

Voyons bien cette chose étonnante : de cet Agneau sortent « les sept esprits de Dieu envoyés dans toute la terre ». C’est bien la mission de l’Esprit Saint : il provient de l’Agneau. Il est important pour nous de comprendre le lien entre l’Agneau et les sept esprits de Dieu, entre l’Agneau et le livre secret, scellé, entre l’Agneau et les pleurs de Jean, tout cela pour mettre en pleine lumière ce mystère de l’Agneau, lion de Juda et rejeton de David.

Père Marie-Dominique Philippe, Conférence AFC, 1991

Extrait du p. MD Philippe: l’Agneau et la blessure du coeur

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L’Agneau et le cœur blessé

Dans le mystère de l’Agneau égorgé, immolé, il faut comprendre que Jésus s’offre librement en accomplissant la volonté du Père, et qu’en s’offrant librement il accepte d’être victime dans une passivité absolue — tout est offert ou tout est donné : victime d’amour. Et pour cela il fallait que, étant déjà mort, il puisse pâtir de cette blessure du cœur qui est la seule blessure mortelle, pour que nous comprenions bien que l’état victimal de l’Agneau s’achève dans le cœur blessé.

Père Marie-Dominique Philippe, Conférence AFC, 1991

Extrait du p. MD Philippe: la victime par excellence

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L’Agneau est la victime par excellence

Ce mystère de l’Agneau annoncé depuis le début et repris constamment à travers les prophètes comme la victime par excellence. L’agneau est en effet la victime par excellence, la victime tout pure, la victime innocente. Le jeune taureau n’exprime pas cette innocence, cette pureté de l’agneau, la limpidité de celui qui est une victime d’amour, toute d’amour. En effet, le véritable Agneau est une victime qui n’est pas offerte par quelqu’un d’autre comme dans l’ancien testament, c’est une victime qui s’offre elle-même et c’est cela, la pureté de la victime ; c’est cela, l’innocence de la victime ; c’est cela, la grandeur de la victime, victime d’amour ne peut être qu’offerte d’elle-même: il y a certes, extérieurement, la violence des hommes, des bourreaux, mais au-delà il y a la douceur et la force de l’Agneau qui s’offre en victime d’amour.

Père Marie-Dominique Philippe, Conférence AFC, 1991

Extrait du p. MD Philippe: préfigurations de l’Agneau

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Préfigurations de l’Agneau

Nous retrouvons l’agneau dans le sacrifice d’Isaac. Le petit Isaac doit être offert par son père Abraham et, à la dernière minute, c’est un bélier qui est offert — agneau aussi, mais d’une manière tout à fait particulière, car le véritable agneau, c’est Isaac ; mais parce que, dans l’ancien testament, on est encore dans l’ordre de la disposition, de la préparation, rien n’est encore parfait.

L’Agneau réapparaît dans la correction très mystérieuse que Dieu, par Moïse, fait au Pharaon : les dix plaies se terminent par l’extermination des premiers-nés à laquelle est liée la première Pâque : l’agneau pascal est offert pour le salut du peuple d’Israël. Au moment même où, pour le convertir, Yahvé corrige le cœur endurci du Pharaon, l’agneau est offert et son sang est versé pour protéger le peuple d’Israël du passage de l’ange exterminateur. C’est le sang de l’Agneau qui fait le discernement entre ceux qui sont épargnés et ceux qui doivent subir cette dernière pénitence, cette ultime correction : le passage de l’ange exterminateur qui tue les premiers-nés. Les premiers-nés étaient l’espérance du Pharaon, et l’Agneau protège, il enveloppe de son sang le peuple d’Israël.

Père Marie-Dominique Philippe, Conférence AFC, 1991

Extrait du p. MD Philippe: le petit Abel

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Le petit Abel est l’agneau

Commençons par regarder l’Ecriture. Essayons de comprendre [ce grand thème de l’Agneau], ce « leitmotiv » de la musique de l’Esprit Saint, comme dirait saint Augustin, le plus fondamental et, d’une certaine manière, celui qui est ultime. Dès le point de départ on voit le petit Abel offrir les prémices de son troupeau. On ne parle pas d’agneau, mais on peut être sûr que les « premiers-nés de son troupeau » sont des agneaux. Et Abel les offre avec tant d’amour que l’Agneau va réclamer de lui l’offrande de lui-même. C’est impressionnant ; c’est du reste pour cela que, dans le premier Canon de la messe, Abel est mentionné. C’est grand de voir ce mystère de l’Agneau qui reste comme caché, qui n’est pas explicite. (…) Le petit Abel est l’agneau et il est massacré par la jalousie fraternelle et religieuse de son frère qui ne supporte pas que le cadet passe devant lui, qui ne supporte pas que, dans l’adoration et dans le sacrifice, Dieu ne respecte pas son droit d’aînesse. Tout cela est présent dans le mystère de l’Agneau, il ne faut pas l’oublier.

Père Marie-Dominique Philippe, Conférence AFC, 1991